Les ENJEUX de la RURALITE en 2023

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1- Ruralité : essais de définition :

Variant d’époque en époque ce terme a recouvert plusieurs réalités au fil du temps.

Traditionnellemnt ces trois critères « morphologiques » la définisse :
« faible densité de population, discontinuité du bâti, présence d’activités agricoles.« 

La bascule entre urbains et ruraux est matérialisée par le seuil de densité de 100hab / Km2 et un département est dit urbain s’il est constitué de plus de 65% de communes urbaines.

Soit sur le territoire français un ratio de 61 dept ruraux pour 34 d’urbains. Mais les frontières sont poreuses entre ces deux catégories car des dept. ruraux peuvent comporter d’importants espaces ruraux.

Diversité et hétérogénéité = mots clefs

Trois types de campagnes demeurent avec des caractéristiques et fonctions distinctes :

– les campagnes des villes et du littoral (26 % de la population et 26 % du territoire) : influence forte et croissante des villes, arrivée de jeunes ménages et développement d’une dynamique économique tirée par le développement de l’économie résidentielle et suivant les cas par le tourisme ;

– les campagnes agricoles et industrielles (9 % de la population et 26 % du territoire) : territoires peu denses, dont la dynamique démographique est fortement liée à celle des villes parfois éloignées et avec des dynamiques économiques parfois très contrastées. En général, on y observe un taux de chômage élevé et une faible croissance des emplois ;

– les campagnes de très faible densité (8 % de la population sur 42 % du territoire) sont marquées par un long exode rural qui parfois s’inverse, mais elles connaissent un vieillissement et une paupérisation de la population. L’activité de ces territoires est dominée par les activités agricoles et agro-alimentaires, avec dans certaines zones, notamment en montagne, une part importante de l’économie liée au tourisme. Dans ces territoires, les revenus sont parmi les plus faibles et les problèmes d’accessibilité et de mobilité sont importants.

2- Le phénomène de pérurbanisation :

En constante augmentation ces dernières années (+ de 19% au début du XXIe s.), ce phénomène concerne entre 30 et 40% de la population française. Une vie : « entre ville et campagne, dans des pavillons, sans voisin direct« 

Insidieusement « grignoté » l’espce rural ne va plus trancher strictment avec l’espcae urbain mais s’entremélé avec lui car :

« Une commune est dite périurbaine si elle est séparée de ses voisines par 200 m non bâtis et si au moins 40 % de ses habitants travaillent dans l’aire urbaine de rattachement. »

Soit désormais la moitié des communes françaises avec une population en forte croissance entrainant de nouveaux types d’usages :

« l’homo suburbanus », un individu qui est employé, qui travaille dans le secteur des services et qui est venu s’installer avec sa jeune famille près de la verdure ; majoritairement propriétaire, il vit en maison individuelle et possède deux voitures.

« Homo périurbanus » en constant déplacement, la voiture est une extension irremplaçable de lui-même – et une source de dépenses très importante : il travaille à l’extérieur de sa commune, fait ses courses dans des centres commerciaux situés à plusieurs kilomètres, emmène ses enfants faire des activités loin de chez eux, et perd souvent du temps et de l’argent à compenser le manque de structures sur place (accueil parascolaire, équipements sportifs, etc.). Autour de sa maison, les rues sont désertes, il n’y a pas de cinémas, pas de bars, pas de bibliothèques…

Ce mode d’habitat est un investissement coûteux financièrement, en temps, en énergie et en vie sociale, et nombre de travailleurs sociaux accompagnent des situations de surendettement.

L’arrivée de nouveaux habitants (jeunes retraités, jeunes couples actifs…) porteurs de nouveaux besoins, d’une nouvelle culture, et induit des recompositions sociologiques importantes. Classes moyennes, moyennes inférieures, ouvrières et paysannes suivent l’éloignement du centre urbain référent avec un paupérisation grandissante. Des espaces proches mais non connectés comme autant de marqueurs sociaux.

3- L’émergence de la notion d’« espace social » territorial

Les récents apports de la géographie sociale montrent comment les espaces et les faits sociaux sont liés :

« En 1968, l’agriculture occupait encore 12 % des Français, aujourd’hui, ce secteur est tombé à 3 %.

La fin du village, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Jean-Pierre Le Goff, la fin d’un monde rural tel qu’il persiste dans l’imaginaire collectif, nécessite de redéfinir ces territoires. La notion d’espace social pour approcher les territoires ruraux doit prendre en compte l’ensemble des relations entre la société, ses mutations et ces espaces qui subissent des transformations profondes. »

3-a_Pauvreté, précarité, en milieu rural

Des problèmes de logement, d’emploi, de santé, de mobilité, d’accès aux droits amplifient la pauvreté dans les zones rurales.

– Le monde rural est très exposé à la précarité car ces territoires , comme leurs habitants, se situent au-dessous des moyennes nationales tant en termes de participation à l’économie nationale que de revenus, de qualification ou d’emploi.

Notamment car Les personnes âgées sont proportionnellement plus nombreuses : 27 % de plus de 60 ans contre 21 % en milieu urbain ;

– Cette pauvreté dans les territoire a de multiples visages :

> Un taux de pauvreté monétaire moyen est de 14 % contre 11 % dans l’espace urbain.
Selon les territoires, la typologie des populationsconcernées est la suivante :
les agriculteurs aux revenus de plus en plus incertains,
les jeunes sans qualification,
des personnes retraitées ;
« et aussi des néo-ruraux attirés par le moindre coût du logement, mais qui n’ont pas anticipé la question de la mobilité (coût du transport), d’organisation et de l’emploi«  

Lien d’accès au PAD pour ce travail :

https://mypads.framapad.org/mypads/?/mypads/group/travaux-collectifs-datr-mvnn27dw/pad/view/enjeux-de-la-ruralite-en-2024-orno277n

CONSIGNE : Travail collectif de  synthèse 

LES ENJEUX DE LA RURALITE en 2024

SRC:  Article de Brigitte Bouquet, Patrick Dubéchot paru dans la revue Vie sociale  2018/2 (n° 22), pages p13 à 31   

Propulsé par la plateforme : Cairn.info : 

https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-2018-2-page-13.htm

LES ENJEUX DE LA RURALITE en 2024

Travail collectif de  synthèse 

INTRODUCTION et Problématique


I/ Le « milieu rural », de quoi parle-t-on ?

  • A- La ruralité, essai de définition
  • En France, la ruralité dans les régions sont généralement définies par une faible densité de population, la présence d’activités agricoles et des zones peu urbanisées. La distinction entre zones urbaines et rurales se fait au niveau des départements en se basant sur la densité de population et le faux d’urbanisation. Cependant, cette distinction n’est pas toujours précise, car certains départements urbains peuvent avoir des zones rurales. Les régions rurales françaises se divisent en trois catégories : celles influencées par les villes et littoral, celles à dominante agricole et industrielle, et celles avec une très faible densité de population. Chacune de ces catégories présente des caractéristiques économique et démographique spécifiques. 
  • B- La rurbanisation ou périurbanisation, essai de définition
  • L’espace urbain en France a augmenté de 19% au cours des dix première années du XII ème siècle, marquant une transformation de la cartographie de l’habitat. La périurbanisation, ni ville ni campagne, s’étende en cercle autour des agglomérations , avec près de la moitié des communes françaises   considérées comme périurbaines. Depuis 1999, on observe un retournement démographique les  territoires ruraux gagnant en population principalement dans les zone périurbaines.  Cette 
  • C- L’émergence de la notion d’« espace social » territorial
  • La notion d’espace social est introduite par la géographie dites « sociale ». 
  • C’est l’étude entre les rapports spatial et social, et qui nous permet de mieux appréhender les interactions qui existent entre les deux
  • Cette approche, consiste à connaître la société par l’espace, en prenant en compte des problématiques tel que les lieux de vies comme les dits « ghetto »  apparu dans les quartiers populaires, dans les quartiers dits « sensibles ». 
  • Le plus important ici ce n’est pas plus la notion d’espace , c’est la notion de société. 
  • Cette notion d’espace social doit alors prendre en compte l’ensemble des relations entre la société, ses mutations et transformations subi sur ces territoires.
  • Cet espace dit « l’espace social » est un espace né de supposition est de constat au fil de l’histoire. 

II/ Pauvreté, précarité, en milieu rural

Le passage souligne les défis de la pauvreté et de la précarité en milieu rural. 

Les territoires ruraux  font face à des problèmes comme le logement, l’emploi, la santé et la mobilité. 

La pauvreté en milieu rural touche divers groupes, dont les agriculteurs, les jeunes sans qualification et certains retraités. 

Le RSA, bien qu’offrant des avantages, présente le risque de maintenir des emplois à temps partiel. 

Les jeunes ruraux non qualifiés rencontrent des difficultés de logement et d’emploi. 

La commission « Nouvelle ruralité » identifie des freins au développement rural, tels que la faible densité, le vieillissement de la population, le manque d’infrastructures et de services publics. 

Les collectivités rurales, souvent petites et financièrement limitées, font face à des obstacles pour mettre en œuvre des projets structurants. 







III/ Pouvoirs publics et dynamiques locales

Les acteurs du territoire

– au niveau national : création du nouveau ministère de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire

 - au niveau régional : directions régionales de la cohésion sociale 

– au niveau départemental : fonction d’ingénierie territoriale

– au niveau de l’intercommunalité : soutien au plan local des antennes d’organismes 


IV/ Une intervention sociale spécifique dans les territoires ruraux ?

  • A/ Du côté des organismes sociaux : l’incontournable Mutualité sociale agricole (msa)

MSA (Mutualité Sociale Agricole) est un organisme français considéré comme la sécurité sociale de la population agricole et rurale. Elle est ancrée depuis le XIXe siècle dans l’institution mutualiste agricole à l’initiative des agriculteurs.

  • 1930 : Création d’une protection sociale agricole
  • 1945 : Création du régime général de Sécurité sociale, le monde agricole profite d’une distinction parmi les autres organismes de sécurité sociale.

La MSA maintient sa mission pour le service public dans le milieu rural et s’accorde avec les pouvoirs publics. Elle œuvre au sein d’une politique d’action sanitaire et sociale qui s’insère dans plusieurs domaines, lui permettant l’accès à un certain nombre d’actions auprès des différentes catégories sociales. Par ailleurs, elle intervient, aussi, par des prestations, des accompagnements sociaux aussi bien individuel que collectif. N’étant pas l’unique acteur de l’action sanitaire et sociale dans les territoires ruraux, la MSA est soutenue dans ce domaine notamment par les conseils départementaux, les CAF (Caisse d’Allocations Familiales) ainsi que leurs travailleurs sociaux, etc… Cet ensemble contribue à résoudre les problématiques définies dans les territoires.

  • B/ Du côté des travailleurs sociaux
  • -Problématique de l’intervention sociale en milieu rural :Les travailleurs sociaux en milieu rural font face à des défis similaires à leurs homologues urbains, mais rencontrent également des problèmes spécifiques tels que la mobilité réduite, le manque de services publics, l’isolement social, l’idéalisation de la campagne, et les problèmes liés à la drogue.
  • -Facteurs synthétiques évoqués: 
  • Précarité, difficultés pour faire garder les enfants, chômage.
  • Déception des néo-ruraux qui pensaient trouver une vie plus facile, mais ne bénéficient pas de réseaux familiaux en cas de difficulté.
  • Difficulté d’accès aux services spécialisés en milieu rural, notamment pour les violences conjugales.
  • Désertion des services publics, problèmes de mobilité, et inégalités dans l’aide distribuée par certaines mairies.
  • -Mutation des publics et problèmes pour la Mutualité sociale agricole : Les professionnels de la Mutualité sociale agricole constatent une mutation des publics, passant d’exploitants précaires à des managers de sociétés. Les problèmes de stress, de santé mentale, de conditions de travail dans l’agro-alimentaire, et les problèmes familiaux ont un impact croissant.
  • -Manque de dispositifs et politiques jeunesse adaptées : Il est souligné qu’il existe un manque de dispositifs dans les territoires ruraux, avec une absence de politiques jeunesse adaptées. Les jeunes ruraux se sentent peu pris en compte, écoutés, et la non-reconnaissance de leurs difficultés génère du repli et du non-recours aux droits.
  • -Invisibilité sociale : Les jeunes ruraux et semi-ruraux, ne se sentant pas reconnus, isolés par l’habitat dispersé, sont peu vindicatifs. Le non-recours aux dispositifs existants génère une « invisibilité sociale » et une non-identification en tant que « pauvres » ou appartenant aux « classes populaires ».
  • C/ Du côté de la dynamique associative rurale
  • D/ Du côté des études et de la recherche
  • En conclusion

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