Introduction au développement du territoire ou développement local.
Quelques repères historiques, comme point de départ :
1960-1970 : l’Etat au pouvoir très centralisé (Présidents De Gaulle, Pompidou et Giscard d’Estaing) est de plus en plus critiqué. On lui oppose, notamment les élus locaux, que le développement d’un territoire doit passer avant tout par la prise en compte des ressources locales et le besoins des habitants dudit territoire.
C’est dans ce contexte que naît le concept du développement local où le territoire est placer au centre d’un projet adapté aux problématiques locales dans une dynamique d’adaptabilité forte et de durabilité.
Passé les 30 Glorieuses la France, l’Etat français, essuie une période écomique difficile à partir des années 70 :
- ralentissement de la croissance
- des industries traditionnelles périclitent désorganisant le tissu social ( mines, sidérurgie, textile)
- l’augmentation du chômage créé du mécontentement et alimente la peur du lendemain, d’entreprendre…
- Le déséquilibre Nord sud s’accentue, les pays du Nord devant consommer leurs exédents et le Sud ne pouvant plus acheter de marchandises.
Une nouvelle entité administrative née à la fin des années 60 : Le PAYS aidé et consolidé par les lois de décentralisation (Deferre de mars 1982). Il va devenir la pierre angulaire de ce que l’on va appeler « Le développement local ».
Pour aller plus loin à propos de la décentralisation et des premières lois :
https://www.vie-publique.fr/eclairage/38438-les-lois-defferre-premieres-lois-de-decentralisation
UN PAYS ?
REF GeoConfluences : https://nparo.fr/DATAS/BTS/QQ-exemples-de-PAYS-cfGEOCONFLUENCES.pdf (attention chiffres de 20025)
Une échelle intermédiaire entre la commune et le département vécu comme un périmètre d’action et de décision potentiel structuré par la dimension sociale de l’espace vécu et de l’appartenance culturelle.
Dans les années 70,
« C’est au sein de ces entités, notamment en milieu rural, qu’on redécouvre les valeurs identitaires collectives et les solidarités propres à engendrer une nouvelle approche démocratique du développement » (F.Tesson, univ Pau).
Le développement local s’appuie sur le principe de spécificité locale qui prône l’adaptation et l’autonomie de la réflexion face aux forces éxogènes au territoire.
Avec la montée des idées dite de « gauche » dans les années 70-80 en France (1981 élection des socialistes en france), la pensée du développement local est incarnée par des acteurs très différents comme par exemple :
des agriculteurs, des mouvements régionalistes et des leaders de la coopération dans les pays du sud. Ces groupes se retrouvent cependant autour de l’idée d’une approche non exclusivement marchande de l’économie.
Bernard Vachon (ref : https://www.decitre.fr/livres/le-developpement-local-9782891054799.html#resume) nomme une « façon de penser » « un processus dynamique alimenté par des attitudes et des comportements axés sur l’action » et « une stratégie dans laquelle les acteurs sont les bénéficiaires ».
Une solidarité locale en général pré-éxiste au projet de développement local qui n’est pas du tout un acte de rpli sur soi même mais la transformation d’expériences extérieures adaptées aux conditions locales du Pays et porteuses d’innovations.
Selon F. Tesson
On peut isoler 3 principes d’action :
1/ une approche transversale des problèmes
2/ la mise en œuvre de partenariats multiples entre acteurs publics et privés
3/ une perpétuelle remise en chantier de l’action dans une logique d’ajustement en
fonction de l’évolution des enjeux
Courants fondateurs du développement local
Les courants d’actions et de pensées très hétéroclites.
Ils regroupent des agriculteurs, des régionalistes, des écologistes, des partisans d’une économie non-exclusivement marchande…
Déjà l’écologie, l’alternative au système centralisé, les communs et leur défense sont des préoccupations centrales de ce mouvement.
Composantes et schéma d’un Projet de développement local
Exemple de la Bastide -de -Sérou en Ariège
Définition et enjeux d’un projet de développement local
Les FACTEURS Déclenchants d’un projet :
- une situation problématique
- un sentiment d’appartenance et la participation à un destin collectif
- La prise de conscience d’un retard à rattraper
Il implique :
- une forte logique territoriale : historique, géographie, sociale, professionnelle… : une commune, un quartier, un bassin d’emploi, une région,
- la valorisation de richesses locales, la diversification des activités et l’innovation dans les usages
- un processus volontariste de mobilisation de tous les acteurs avec la mise en scène de situations provoquant l’apparition de nouvelles relations sociales au sein du territoire.
1/ Une démarche fédératrice
Le développement local est endogène (« il vient de l’intérieur vers l’extérieur »).
Sa démarche est ascendante et émerge des territoires :
– il valorise les potentialités locales, c’est un processus collectif qui participe de la démocratie participative
– Il prend en charge les particularismes
– Il croise les solidarités internes et les initiatives. On parle d’interdépendances.
2/ Mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux en vue :
- de la promotion économique : développement d’activités, installation d’activités et consolidation d’activités économiques …
- de la promotion sociale : lutter contre les inégalités, développement des solidarités de territoire et améliorer les conditions de vie des habitants…
- de la promotion culturelle : défense de particularismes culturels, aide à la création émergente, partages, échanges et ouvertures….
En conclusion DEFINITION IXe plan :
« Le développement local est une démarche fédérative de mobilisation des acteurs d’une zone géographique, autour d’un projet global cohérent, économique , social, et culturel visant à créer une dynamique durable sur un territoire«
… Dans une perspective COLLABORATIVE
Notes cours Frederic Tesson (réserve pour le cours)
ref : https://ftesson1.perso.univ-pau.fr/tesson/LDevCours.html
> Les acteurs : sont les hommes et les femmes qui vivent sur un territoire
Leur(s) relations, la qualité de celles-ci, fondent des marges de manoeuvre dans ces projets plus ou moins importantes.
»
Le développement local peut donc être lu comme un processus qui impulse, construit et conforte les dynamiques locales et autorise une amélioration substantielle du vivre ensemble et du bien-être de tous.(…)
le développement local dépasse l’idée de la croissanceéconomique pour se placer dans la sphère d’un développement durable associant lesdimensions économiques, sociales et culturelles, piliers de la durabilité du développement. » (F. Tesson, univ. Pau)
Apparu dans les années 60, le développement local part d’un principe simple : la
mobilisation des potentialités locales (ressources naturelles, sociales, individuelles,…) peut
orienter les dynamiques socio-économiques.
« vivre, travailler et décider au pays » : Slogan permettant de lutter contre les premiers effets de la mondialisation (chocs pétroliers…) et une vision très centralisée et descendante de l’aménagement du territoire. Il signifie l’autonomisation locale de la décision qui va s’appuiyer sur la notion de Pays qui renaît alors.
SRC du cours : Manuel Réalités et dynamiques des territoires ruraux, Educagri (2012)